Pourquoi relancer une marque ? Rencontre avec Marie Mignon, co-fondatrice de la marque de maroquinerie Soco

Alors que l’esthétique western séduit designers, marques et consommateurs, une marque française surfe sur la tendance : Soco. Créée en 1932, la belle endormie renaît de ses cendres il y a trois ans, après une fermeture éphémère, grâce au projet de deux belles-sœurs passionnées qui partagent le même prénom.

L’histoire de Soco se poursuit donc sous l’égide des “Maries Mignon”. Leurs créations, à l’esprit “luxe grunge”, sont une ode à un savoir-faire français et à une image d’éternelle rebelle. Rencontre avec l’une des deux fondatrices.

Pouvez-vous nous présenter la marque Soco ? 


Soco a été créée en 1932 dans une tannerie à Bort-les-Orgues, puis elle s'est arrêtée autour des années 2000 et elle revient aujourd’hui sur le marché. On a déjà de très bons retours de clients et de distributeurs qui sont heureux de voir revenir la marque car elle évoque beaucoup de souvenirs. Je discutais avec une dame qui me confiait qu’elle avait reçu l’un de nos sacs iconiques pour ses 18 ans. Soco est une marque émotionnelle, comme une madeleine de Proust. II y a un lien affectif entre nos pièces et les clients qui les portent. 


Quel est l’ADN de Soco ?

 

Ce sont des sacs en cuir, des surpiqûres contrastées, des crantages, des ajourages. Il y a une identité visuelle très forte inspirée de l’esthétique western, mais avec un savoir-faire typiquement  français. 


Comment avez-vous fait pour relancer Soco ?

 

Relancer une marque est un gros challenge. Ce n'est pas du tout comme monter sa propre boîte : tu dois récupérer l’ADN de la marque, son esthétique, ses codes, tout en recréant une nouvelle identité plus en phase avec l’époque.


Avec le style western de vos sacs, vous êtes en plein dans la tendance cowboycore.

Oui, on a de la chance ! C’est absolument incroyable. Soco est aussi une histoire de transmission, nos mères portaient déjà ces sacs il y a des années.

 

Soco est une marque patrimoniale française, où sont fabriquées vos pièces ?

 

On est basé en France et la fabrication se fait au Portugal, dans un petit atelier à Porto. Les broderies des sacs, que l’on trouve à l’intérieur, sont faites à la main par de petites grand-mères au savoir-faire exceptionnel. L’artisanat est aussi au cœur de notre démarche créative. 


Pourquoi avoir fait le choix de s’émanciper du calendrier de la mode et du diktat saisonnier ?

 

On ne travaille pas en fonction des saisons, car chaque produit est intemporel et peut donc se porter toute l’année. Il n’y a pas de turnover continuel. On fonctionne davantage par modèles iconiques, on imagine des sacs capables de traverser le temps. Je rêve que mes filles portent nos créations dans 30 ans. L’idée de transmission est très chère à Soco. 


Parlez-moi de votre expérience Who’s Next ?

 

C’est notre première fois en trois ans. La marque marche tellement bien que l’on a décidé de s’ouvrir à la distribution. Comme on fonctionne habituellement en e-shop, c’est intéressant de participer à un événement physique de si grande ampleur. On a rencontré de nouveaux prospects, des distributeurs français et internationaux. Pour nous, c’est un beau challenge : on sait comment notre clientèle réagit aux produits, mais c'est bien de se confronter au regard de la profession. C’est aussi intéressant de voir plusieurs générations se croiser sur notre stand. 

À l’ère du tout-digital, c’est important de créer des espaces de dialogue comme Who’s Next pour la profession ? 


C'est essentiel, le digital a été un support de croissance évident pour notre marque ces dernières années. Malgré tout, on se rend compte que le contact avec le client est primordial, cela permet de nouer des relations pérennes, de montrer nos produits, mais aussi qui nous sommes : nos valeurs. 


Quels sont vos objectifs pour cette première édition de Who’s Next ? 


Tâter le terrain, observer le marché et les concurrents et voir comment on pourrait se développer en B2B. 


Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? 


Que la marque existe encore dans 100 ans et que Soco continue de représenter fièrement le savoir-faire français. 


On vous reverra à la prochaine édition Who’s Next ?

Oui, très certainement !


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