Designers Publié le 12 Mars 2020

République Joseph, rencontre avec le jeune créateur la marque

Joseph Ghinozzi, franco-italien, habite Paris.Ce n’est pas la description d’un profil sur les réseaux sociaux mais bien celle que nous donne la tête pensante de “République Joseph”, de façon très factuelle, sur le corner “What’s Up” de cette première édition Who’s Next 2020.

Créée au coeur de l’hiver, en janvier 2018, cette jeune marque se distingue par la justesse de ses lignes franches et de ses détails réfléchis et originaux pour des silhouettes masculines, contemporaines et décalées.

republique_joseph_1 A l’origine, c’était par saison que cette marque de prêt-à-porter produisait ses collections, mais le rythme trop effréné de conception les a amenés à opter pour des petites capsules tout au long de l’année. De capsules en capsules, Joseph souligne l’importance de ne pas brûler les étapes et d’être persévérant. La source de son inspiration vient de sa mère styliste qui, aujourd’hui, confectionne des bijoux. A partir de pièces d’anciens Francs, elle les assemble en ornements étincelants - bracelets, colliers, bagues - qui tintinnabulent autour des poignets de son fils. De ces francs estampillés de la devise française - Liberté, Egalité, Fraternité -, le créateur se la réapproprie et la transforme en : “Liberté, Créativité, Fraternité”. Une idée qui emprunte ses pièces, comme dans les doublures au toucher soyeux de ces vestes représentant le profil de Marianne ou dans ce col roulé en jersey de coton noir qui imprime sur le cou le mot “RÉPUBLIQUE” en lettres capitales, rouges et oranges.

Un travail très graphique. Toutes les pièces sont le fruit d’une confection esthétique qui s’applique à travailler minutieusement les empiècements, surpiqûres et découpes. Les lignes rappellent l’architecture marocaine mais aussi les colis en cartons de la poste et leurs savants pliages et découpes qui s'emboîtent parfaitement. Les belles matières d’Outre-Manche, comme les tartans de Londres et les mailles écossaises, sont une inspiration qu’il se réapproprie dans la capsule qu’il présente à Who’s Next. Certaines pièces se distinguent comme des “produits phares”, notamment cette veste

Baccara en tartan bleu et vert, dont les surpiqûres blanches ne se croisent jamais. Il y a aussi le pantalon Alone à la couped’inspiration samouraï sans coutures apparentes qui ne cassent pas le carreau. Et enfin le hoodie Republique of qui proclame, tout au long de la manche, les républiques rêvées du designer - Republique of liberty, Republique of respect, Republique of joy - comme autant de messages d’amour et d’espoir brodés sur cette pièce emblématique du street wear. Sur la collection, le travail méticuleux de la broderie est préféré aux impressions ou flocages.republique_josephInstallés parmi les jeunes créateurs du corner What’s Up lors de cette édition du Who’s Next 2020, Joseph et son équipe profitent de cette occasion rêvée pour tisser des liens au fil des rencontres qui jalonnent ces quatre jours afin de se faire connaître. Faire partie de ce regroupement de marques émergentes leur permet d’échanger à propos de leurs parcours mais aussi des obstacles à surmonter tout en confrontant leurs pièces aux regards des acheteurs et d’analyser leurs réactions. “Je pense que ma plus belle rencontre au Who’s Next c’est eux, poursuit Joseph en évoquant les deux autres jeunes marques du corner What’s up. Nous avons grandi ensemble pendant ces quatre jours en confrontant nos idées, en échangeant sur nos points de vue. Comme nous venons d’horizons différents nous avons pu aussi discuter des différentes formes de production, ce qui est précieux pour nous tous.”Pour République Joseph, le véritable enjeu de cette année, qui commence à peine, est de démarcher d’autres concept-stores dans les six mois à venir afin de pérenniser et d’étendre leur business dans l'Hexagone, qui compte pour l’instant deux revendeurs dans le sud de la France et à Paris. L’étoffement de la branche communication, dont le site fait parti, et les concours de fin d’année sont aussi dans le viseur du jeune designer, dont les mots s’expriment souvent avec les mains. Une jeune marque doit prendre le temps et éviter toute précipitation en analysant les retours mais aussi en disséquant la concurrence, conclut le créateur. La différence qui préfère la lenteur au milieu de toute cette frénésie créative.

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