Drogheria Crivellini remet la Friulane au goût du jour

Appelé Furlane ou Friulane au pluriel, ce chausson traditionnel né au XIXe siècle en Italie, après la Seconde Guerre Mondiale, est au cœur du savoir-faire de la griffe italienne. Nous avons rencontré son fondateur Roberto Crivellini sur Premiere Classe.

À l’origine, Drogheria Crivellini était le nom de l’épicerie familiale tenue par les grands-parents de Roberto Crivellini, installée à Udine, dans la région italienne du Frioul, et qui proposait de tout jusqu’aux chaussures/chaussons Furlane.

“Après la Seconde Guerre Mondiale, la vie reprenait un peu partout et ma famille a ouvert ce lieu où se mélangeaient les articles et les odeurs, confie Roberto Crivellini. Bien évidemment, on y trouvait les fameuses chaussures qui servaient aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et étaient fabriquées à la main avec toutes sortes de tissus de récupération pour la structure et des pneus de vélos recyclés pour la semelle”. 

Ce produit, qui appartient à la tradition, mais aussi à la patrie et au peuple, comme le rappelle Roberto, faisait sens pour lui et c’est tout naturellement qu’il a eu envie de valoriser la Furlane ou les Friulane, et de les faire connaître au monde. En 2013, il fonde Drogheria Crivellini, en hommage à sa famille, et s’invite dans l’univers de la mode et de l’accessoires qu’il ne connaît pas du tout. “J’ai fait du textile d’ameublement pendant 25 ans et j’ai débarqué sur Premiere Classe en 2017 en découvrant comment la mode fonctionnait !, s’amuse Roberto. J’ai tout appris ici, au fil des années. Sur Premiere Classe passent les clients les plus importants. La mode est à Paris.”


Pour autant, pas question pour lui de faire ce qui ne lui correspond pas. L’idée : proposer une chaussure qui reste intemporelle et surtout artisanale. De fait, toujours fabriqués par différents artisans du Frioul, dont il a contribué à relancer la tradition, les modèles sont imaginés au rythme de 2 collections par an.

Et pour la partie création, son passé dans l’ameublement est un atout car il a appris à dénicher et repérer les plus belles et les nouvelles matières. Déclinés en version chaussons ou ballerines, babies ou tabi, les modèles se parent tour à tour de velours, de tissu lamé ou léopard, métallisé, de mesh cet été ou encore de soie effet moirée… “L’avantage de la Furlane c’est que ce sont des chaussures légères et confortables, ultra pratiques au quotidien, précise t-il. On trouve toujours une paire à assortir à sa tenue.”


Roberto s’amuse aussi à mixer la Furlane à d’autres cultures comme le Japon avec les modèles Fu-Geta et Fu-Tabi. “L’Asie (Chine, Japon, Corée-du-Sud) est le marché numéro un de l’entreprise”, souligne t-il. Au total, la marque compte 150 points de vente dans le monde.

Céline Vautard